1Au-dessus des contours du cap noir —La lune — chevalier dans son armure.Sur le quai — haut de forme, fourrures,Je voudrais: une actrice, un poe`te.Vaste souffle du vent, —Souffle des jardins du nord, —Vaste souffle malheureux:Ne laissez pas trai ner mes lettres.2Ainsi, les mains enfonceґes dans les poches,Je suis la`, debout. La route bleuit.— Aimer de nouveau, et quelqu’un d’autre?Toi, tu pars, le matin to ? t.Chaudes brumes de la City —Dans tes yeux. Eh bien, c’est ainsi.Je me souviendrai — seulement ta boucheEt ton cri passionneґ: — vivre!3Il lave le rouge le plus lumineux —L’amour. Essayez un peu leur gou ? t,Elles sont saleґes — les larmes. J’ai peur,Moi, demain matin — de me lever morte.Des Indes, envoyez-moi des pierres.Quand nous reverrons-nous? — En re ? ve.—Quel vent! — Salut a` l’eґpouse,Et a` l’autre dame, — aux yeux verts.4Le vent jaloux fait bouger le cha ? le.Cette heure m’eґtait preґdestineґe, depuis toujours.— Je sens, autour des le`vres et sur les paupie`resUne tristesse presque animale.Cette faiblesse le long des genoux!— Ainsi la voila`, la fle`che divine! —— Quelle lueur d’incendie! — Aujourd’huiJe serai la farouche Carmen.... Ainsi, les mains enfonceґes dans les poches,Je suis la`, debout. — Entre nous, l’oceґan.Au-dessus de la ville — brumes, brumes,Brumes anciennes des amours.Je me souviens du premier jour, la feґrociteґ des nouveaux-neґs,La brume divine des langueurs, et la gorgeґe,L’insouciance totale des mains, le c?ur qui manque de c?ur,Et qui tombe comme une pierre — ou un eґpervier — sur la poitrine.Et puis voila`, dans les gestes de la pitieґ et de la fie`vre,Une seule chose: hurler comme un loup, une seule: se prosterner,Baisser les yeux — comprendre — que le cha ? timent de la volupteґEst cet amour cruel, cette passion de forc ? at.
Rouen
Je suis entreґe, et j’ai dit: — Bonjour!Il est temps, roi, de revenir en France, chez toi!Et de nouveau, je te conduis vers le sacre,Et de nouveau, tu vas me trahir, Charles VII!N’espeґrez pas, prince avare et morose,Prince exsangue et sans courage,Que Jeanne n’aime plus — les voix,Que Jeanne n’aime plus — son eґpeґe.Il y a dans Rouen, a` Rouen — le vieux marcheґ...— Et de nouveau: le dernier regard du cheval,Le premier creґpitement du petit bois innocent,Puis la premie`re flamme des fagots.Et derrie`re mon eґpaule — mon compagnon aileґChuchotera de nouveau pour moi: courage, S?ur! —Quand le sang du bois de mon bu ? cherFera briller les armures d’argent.J’ai fe ? teґ seule la nouvelle anneґe.Moi, riche, j’eґtais pauvre,