Сенату объявить преступным направление такого издания, которое постоянно и энергичнее всякого другого защищало все основные начала русского общества, те начала, гласное отрицание которых равнялось бы
Я знаю достоверным образом, что члены первого департамента страшно озадачены тем положением, в которое они поставлены. — Они очень хорошо понимают, чего от них требуют*. Но давление сверху сильно, и очень сомнительно, чтобы под этим натиском все они усидели на своих курульских креслах*, — но и одного протеста достаточно, чтобы дело перенесено было в общее собрание, и вот на этот случай — присутствие ваше в Петербурге оказывается необходимым*. — Князь Оболенский вам тоже пишет и, конечно, обстоятельнее и убедительнее моего.
Есть для каждого ложного направления роковая необходимость довести себя до самоубийственного абсурда, не только словом, но и на деле —
Самарину Ю. Ф., 5 февраля 1869*
Петербург. 5-го февраля
Permettez-moi, cher Юрий Федорович, de recommander à votre bienveillant accueil Mr Георгиевский, frère de celui qui est à Pétersbourg, lequel par son passage par Moscou comptait avoir l’honneur de se présenter chez vous…
Ce Mr Георгиевский a servi longtemps sous le G<énér>al Besak qui à son grand regret s’est vu obligé dans un moment donné de le sacrifier comme une victime expiatoire à des exigences impérieuses… Il pourra vous raconter des choses curieuses sur ce qui s’est passé dans les pays d’où il vient*.
Moi aussi j’en aurai plus d’une à vous communiquer. — Mais il en est de la poste, qui veut bien se charger de vous porter ces lignes, comme de la parole (au dire du P<rinc>e de Talleyrand) laquelle n’aurait été donnée à l’homme que pour déguiser sa pensée…
Mille amitiés.
Ф. Тютчев
Петербург. 5-го февраля
Позвольте, любезный Юрий Федорович, рекомендовать вашему благосклонному вниманию г-на Георгиевского, брата Георгиевского из Петербурга, который, будучи проездом в Москве, желал бы иметь честь засвидетельствовать вам свое почтение…
Г-н Георгиевский долгое время находился на службе при генерале Безаке, но тот, к своему великому сожалению, оказался вынужденным в определенный момент, уступая настоятельным требованиям, сделать из него искупительную жертву… Он может рассказать вам любопытные вещи о краях, из коих прибыл*.
Я также смогу немало вам сообщить. — Но с почтой, берущей на себя труд доставить вам эти строки, дело обстоит так же, как с языком, который (как сказал князь Талейран) дан человеку только для того, чтобы скрывать свои мысли.
Сердечно кланяюсь.
Ф. Тютчев
Тютчевой Е. Ф., 23 июня 1869*
Pétersbourg. Ce lundi. 23 juin
Ma fille chérie, j’ai reçu hier votre lettre, datée d’Iliînskoïé*, et je ne vous dissimule pas qu’elle m’a fait grand plaisir. J’aime les faveurs et les grandeurs pour les miens et j’en jouis par ricochet plus, assurément, que je ne l’eusse fait par voie directe… Mais ce qui m’a fait tout particulièrement plaisir, c’est ce que tu me dis au sujet de Daria. Voilà, au moins, une rentrée convenable.
J’ai trouvé hier ta lettre à mon retour de Péterhoff où j’étais allé voir les Wiasemsky qui par un excès de discrétion sont allés s’y établir de préférence à Tsarskoïé. A ma connaissance, le Prince compte se rendre à Iliînskoïé le 1er ou le deux juillet, et il ne demanderait pas mieux, je pense, que de continuer le voyage. — En voilà un qui aime et recherche les honneurs autrement que par procuration… Pauvre cher homme.
Moi aussi, je vais m’en aller d’ici dans quelques jours. Ma femme me presse d’arriver… Elle prétend avoir besoin de ma présence, pour
Il paraît que l’état de Birileff a beaucoup empiré en dernier lieu et qu’il y a lieu de prévoir une catastrophe prochaine*. Je supprime les réflexions… Mais je ne puis m’empêcher d’en faire une à part moi. C’est que ce triste événement, si en effet il était si prochain, compromettrait nécessairement la course, que je me propose de faire à Kieff, ou m’obligerait de la faire à moi tout seul*, ce qui pourrait bien m’y faire renoncer… Si l’arrivée de Daria en Crimée n’était pas ajournée au mois de sept<embre>, j’aurais certainement poussé jusque-là, pour aller l’embrasser… Et certes ma joie paternelle, en la revoyant en Tauride, n’aurait pas cédé à celle d’Oreste, retrouvant sa sœur Iphigénie…*
Et les Aksakoff, que font-ils? et quand reviennent-ils?* Il est vraiment difficile d’avoir une famille plus dispersée que la mienne.
Bonjour, ma fille, j’aimerais bien dire: au revoir, à bientôt, mais ce ne sera guères qu’à mon repassage par Moscou. Mille tendresses à mon frère et mes compliments de condoléance à ta tante qui va te perdre…*
D’ici à mon départ je vais passer quelques jours à Tsarskoïé, attendu que tout ce que j’ai de connaissances est en grande partie réunie là… Je vais y retrouver aussi votre double souvenir, comme je l’ai retrouvé hier à Péterhoff. — Au fond ce Pétersbourg, si honni en été, n’en est pas moins, avec ses ailes, largement déployées dans cette saison, quand saison il y a, est un des plus charmants séjours qui se puisse imaginer… Cela va faire crier, mais je maintiens mon paradoxe.
Петербург. Понедельник. 23 июня