Celle avec laquelle j’eґcris Ce que Dieu me commande. La gauche — est impertinente, Maligne, astucieuse; tiens, Je te donne ma main — ma main Droite, celle qui est juste. Pour toi, je noie dans un verre Une poigneґe de cheveux bru ? leґs. Tu ne mangeras plus, tu ne chanteras plus, Ne boiras plus, ne dormiras plus. Pour que ta jeunesse — soit sans joie, Pour que ton sucre — soit sans douceur, Pour que la nuit c ? a ne marche pas, dans le noir, Avec ta jeune eґpouse. Comme l’or de mes cheveux est Devenu cendre grise, les anneґes De ta jeunesse deviendront Blanches comme l’hiver. Tu seras aveugle, — sourd, Tu te desseґcheras, — comme la mousse, Tu expireras, — comme un soupir. Tzar, Dieu! Pardonnez aux faibles — Aux petits, — aux naїfs, — aux peґcheurs, — aux extravagants, Entra?neґs dans l’horrible tourmente, Seґduits, trompeґs, — Tzar, Dieu! Dans l’atroce supplice, Ne tuez pas Stenka Razine! Tzar! Dieu te le rendra! Nous avons Eu assez de cris d’orphelins! Assez De morts! — Fils de tzar, Pardonne au Brigand! Vers la maison paternelle — les chemins sont divers! Gra ? ce pour Stenka Razine! Razine! Razine! Ton histoire est termineґe! L’animal rouge mateґ, attacheґ. Ses dents horribles briseґes. Mais pour sa vie, sa sombre vie Et pour sa bravoure absurde, Libeґrez Stenka Razine! Patrie! Source et embouchure! Et quelle joie! De nouveau c ? a sent la Russie! Etincelez, yeux ternis! Reґjouis-toi, c?ur russe! Tzar, Dieu! C’est la fe ? te: Libeґrez Stenka Razine! Je n’ai plus besoin de toi, Mon cher, — non parce que Tu n’as pas eґcrit aussito ? t, Non parce que tu vas Deґchiffrer en riant Ces lignes eґcrites avec tristesse, (Ecrites par moi, seule — A toi, seul! — Pour la premie`re fois! — Tu les devineras, sans e ? tre seul.) Non parce que des boucles Fro ? leront ta joue — je sais, Moi aussi, lire a` deux! — Non parce qu’ensemble — Sur des majuscules incertaines — Vous allez vous pencher et soupirer. Non parce que, bien ensemble, Soudain, vos paupie`res se fermeront — Mon eґcriture est difficile, — Et, en plus des vers! Non, cher ami, — c’est plus simple, C’est plus fort qu’un deґpit: Je n’ai plus besoin de toi — Parce que, parce que Je n’ai plus besoin de toi! Non, personne ne le saura — Ne pourra et ne voudra le savoir! — Combien, dans l’insomnie, ma conscience passionneґe Use ma jeune vie! Elle m’eґtouffe sous l’oreiller, elle sonne le tocsin, Elle murmure toujours le me ? me mot… — Elle transforme en cet enfer trois fois damneґ Un petit, un idiot peґcheґ veґniel. Une eґtoile au-dessus du berceau — et une eґtoile Au-dessus du cercueil! Et, au milieu — Comme un tas de neige bleue — une longue vie. — Bien que je sois ta me`re, Je n’ai plus rien a` te dire, Mon eґtoile. Je confie ce livre au vent Et aux cygnes qui passent. Pour crier plus fort que la seґparation — Il y a peu, j’ai briseґ ma voix. Ce livre, comme une bouteille a` la mer, Je le jette dans le tourbillon des guerres; Afin qu’il voyage, simplement, de la main A la main, comme un cierge dans une fe ? te. Vent, vent, mon fide`le teґmoin, Va dire a` ceux que j’aime Que chaque nuit, dans mes re ? ves,
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