Non, ma chatte chérie, non — je n’ai pas bien fait de n’être pas allé à Ovstoug, et tous les jours je le regrette davantage, et il n’y a pas de fatigues ni d’ennuis qui n’eussent été amplement compensés par la réalisation de l’attente, où tu étais, de mon arrivée dans la journée du 15. — Une pareille occasion de fête ne se reproduira plus pour moi.
Maintenant, que me voilà rentré à Pétersb<ourg>, je ne m’explique pas même les raisons de cette rentrée — et je suis plus que jamais dégoûté de faire des choses raisonnables.
Depuis mon retour je ne fais que batailler ici en vrai Don-Quichotte non pas précisément en faveur de la gazette d’Aksakoff, mais contre cette combinaison de stupidité et de platitude armées de l’arbitraire tout-puissant dont le Conseil de la Presse n’est, après tout, que le prête-nom. — Le danger, qui menace la
Ta lettre p<ou>r Daria doit être acheminée à
J’attends, sans le moindre ennui, le brouillon de procuration que doit m’envoyer Mamajeff*, et n’aurai pas la moindre peine à le réaliser.
Voilà Dmitry réintégré sous le toit paternel, et hier nous avons été ensemble à l’Opéra Russe où l’on jouait
Je ne puis te dire, combien je savoure la vue de ton écriture — c’est comme un beau fleuve, rentré dans son lit. Aussi je commence un peu à me rassurer à ton sujet, au moins quant à la marche de ta convalescence, mais il me semble toujours que tout le pays à l’entour d’Ovstoug est infesté de maladies épidémiques… Remercie Marie de sa chère et gracieuse apostille. J’attends la lettre promise, pour lui écrire tout au long… Je la remercie bien de m’aimer, et moi, aussi, je ne puis penser à elle sans un intime attendrissement.
Dieu v<ou>s garde.
Петербург. Четверг. 24 августа
Нет, милая кисанька, нет — я неправильно поступил, не поехав в Овстуг, и с каждым днем все больше об этом сожалею, ибо нет таких трудностей, нет таких неудобств, которые не стоило бы перенести ради того, чтобы оправдать твое ожидание моего приезда 15-го числа. — Другого такого случая устроить себе праздник мне уже не выпадет.
Теперь, вернувшись в Петербург, я даже не могу объяснить себе причин этого возвращения — и мне более, чем когда-либо, противно быть рассудительным.
Со дня моего приезда я только и делаю, что сражаюсь, как истый Дон-Кихот, не столько за газету Аксакова, сколько против этой воинствующей глупости и пошлости всемогущего произвола, чьим подставным лицом, в конечном счете, является Совет по делам печати. — Опасность, угрожающая «Москве», еще не окончательно устранена, и если б счастье ей изменило, это было бы очень некстати в настоящую минуту, когда Анна нуждается в полном душевном спокойствии… Только вчера я получил от нее весточку, где говорится, что status quo сохраняется, и ее продолжает непомерно разносить. Она опасается, как бы не было двойни. — Вот уж, поистине, беременность, которую никак не назовешь нормальной.
Твое письмо к Дарье, наверно, настигнет ее в
Я жду, без капли раздражения, прибытия черновика доверенности, обещанного мне Мамаевым*, и не затруднюсь все оформить.
Итак, Дмитрий вновь водворился под отчим кровом, и вчера мы вместе ходили в Русскую оперу, где давали «Страделлу»*. Постановка была весьма удовлетворительной.
Не могу тебе передать, как я наслаждаюсь видом твоего почерка — это как прекрасная река, вернувшаяся в свои берега. К тому же я начинаю немного успокаиваться на твой счет, по крайней мере, верить в твое выздоровление, но мне постоянно мерещится, будто все окрестности Овстуга поражены эпидемическими болезнями… Благодарю Мари за ее милую ласковую приписку. Жду от нее обещанного письма, чтобы ответить по-настоящему… Сердечное ей спасибо за то, что меня любит, и я тоже не могу думать о ней без глубокой нежности.
Господь с вами.
Тютчевой Эрн. Ф., 31 августа 1867*
Pétersbourg. Jeudi. 31 août
J’ai reçu hier
Tous ces jours-ci ayant été des jours de fête, la procuration ne pourra guères être expédiée avant samedi prochain, c’est-à-d<ire> avant après-demain, si bien que vous ne la recevrez que d’aujourd’hui en huit. J’aime à croire que ce retard forcé n’occasionnera pas un dommage réel. — C’est demain, 1er septembre, que se fait le tirage, et je te promets de travailler de toutes mes forces à faire sortir tes numéros de préférence à tous autres. D’ailleurs je vous ai ménagé quelques petites chances supplémentaires. Il va se tirer ici sous les auspices de la G<rande>-D<uchesse> Hélène une loterie au profit du Conservatoire de Musique — dont le plus gros gain est de 35 000 r<oubles> argent comptant. J’ai pensé que vous ne dédaignerez pas un pareil revenant-bon, et j’ai fait l’acquisition de trois billets, pour toi, pour Marie et p<our> moi. Je ne manquerai pas de vous envoyer les vôtres…
Hier on a fêté ici la fête de l’Empereur, il n’y avait pas mal de monde au couvent de Nevsky, le Grand-D<uc> Constantin en tête, — qui, par parenthèse, s’est trouvé mal à l’église, mais le soir je l’ai rencontré à Павловск, et il m’a paru parfaitement remis de son malaise momentané. — La veille je me suis trouvé dans ce même couvent assistant à des prières de mort pour Michel Mouravieff… dont ce jour-là était le 1er anniversaire. Il y avait là sa cousine, son fils Léonide avec sa femme, mais sans Sophie, restée