en question en vaut bien d’autres, et je suis très curieux d’y assister. — Je me garderai bien de l’illustrer de ma poésie, comme on me l’avait demandé. — A propos de vers, voici un quatrain qui a été dernièrement envoyé à lady Buchanan* à l’occasion de la réception, faite au Sultan à Londres:
Voici une lettre parfaitement vide, c’est faute d’une lettre à toi. A travers tout, je me sens constamment inquiet — et très découragé. — J’embrasse Marie et serre la main à Birileff. — Ah, que Dieu te garde.
T. T.
Москва. Понедельник. 24 июля 1867
Мы все еще не дождались события, которое казалось мне неизбежным в день моего приезда — но которое, в любом случае, сильно задерживается*. Я ежедневно хожу навещать Аксаковых — и с величайшим удовольствием проделываю при солнышке этот путь, в конце которого тебя ждет обширный сад, просторные светлые комнаты, свежие телеграфические депеши и непременность умного разговора… Это, конечно, то, чего меньше всего недостает в Москве, в среде, где я вращаюсь. Я повидался с Катковым и всем его окружением — давеча я провел два часа у Самарина, слушая в его чтении крайне интересный очерк, написанный как предисловие ко второму тому пражского издания сочинений
Пятого числа следующего месяца в Троице-Сергиевой лавре будут праздновать юбилей митрополита Московского, и я собираюсь отправиться туда накануне в компании Сушкова и моего старинного друга
Вот совершенно пустое письмо, ошибкою адресованное тебе. Как бы там ни было, я чувствую постоянную тревогу — и страшное уныние. — Обнимаю Мари и жму руку Бирилеву. — Господь с тобой.
Ф. Т.
Тютчевой Эрн. Ф., 7 августа 1867*
Moscou. Lundi. 7 août
Non, mille fois non. Je ne peux pas, je ne veux pas me résigner à la paralysie de tes pieds et de tes mains. Je ne veux pas accepter, comme définitif, cet état d’impotence dont tu me parles dans ta lettre du 27 juillet, et qui devait disparaître tout naturellement par le progrès de la convalescence. — Je vois clairement à travers les demi-aveux que ce progrès est nul et que ton état, à tout prendre, a plutôt empiré qu’il ne s’est amélioré dans ces derniers temps. Je ne puis dire l’horrible inquiétude que tout cela me donne. Mais c’est une inquiétude morose, désespérée, et qui pèse sur moi comme un cauchemar. — Ce qui m’achève, c’est l’absurde incertitude où je vis ici relativement aux couches d’Anna. Tous les termes sont dépassés, et il n’y a plus un calcul raisonnable à faire, pour s’orienter. En attendant, Kitty et ma sœur s’en iront d’ici le 10 de ce mois, c’est-à-d<ire> jeudi prochain, et il faudra, Kitty partie, attendre l’arrivée de la vieille Mad<ame> Aksakoff*, pour avoir une marraine pour cet enfant à naître. Tu vois d’ici cette interminable perspective de délais possibles et même probables. Je ne saurai te dire l’état d’exaspération où tout cela me met et que je suis obligé de dissimuler. Ces délais compromettent non seulement ma course à Ovstoug, mais ils vont me mettre dans l’obligation de m’adresser à je ne sais plus qui à Pétersb<ourg>, pour demander un congé en forme, chose que j’avais espéré de pouvoir éviter. Tout cela ne serait qu’un demi-mal, si j’avais l’esprit tranquille sur ton compte, et si je ne sentais comme un abîme tout prêt à s’ouvrir entre toi et moi. Ah, je pensais que des angoisses de cette nature me seraient épargnées, et que rien ne viendrait ébranler la certitude où j’étais… de m’en aller d’ici d’auprès de toi… En te disant ceci, je te livre le spectre qui m’obsède sans relâche — et que je retrouve à poste fixe chaque fois que je suis livré à moi-même.
Tu sais que je me suis donné la distraction d’aller à Troïtza assister au jubilé du Métropolitain de Moscou*. C’était assurément une belle fête, d’un caractère tout particulier — très sollennelle et pas le moins du monde théâtrale, et vingt fois, en y assistant, j’ai pensé à Marie qui aurait vivement et excellemment apprécié ce que je voyais se passer sous mes yeux… Vous trouverez tous les détails de cette journée dans les journaux, avec le texte des adresses, discours, etc. Mais ce qui est difficile à saisir, à moins de l’avoir vu, c’est la physionomie qu’imprimait à tout cela l’individualité de l’homme qui était le héros de cette fête.
J’étais dans la salle de réception à deux pas du fauteuil, devant lequel il se tenait la plupart du temps debout, en recevant les adresses et félicitations qu’on lui offrait, — petit, frêle, réduit à la plus simple expression de son être physique, mais l’œil plein de vie et